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    cyno

    C’est en 1975 que fut créé le premier Chenil Central de la Gendarmerie Royale, dont la raison d’être est de former des équipes cynophiles capables d’accomplir des missions où l’action des chiens est susceptible d’apporter une aide précieuse aux enquêteurs.

    Devant les résultats encourageants obtenus lors des diverses investigations judiciaires, nécessitant l’utilisation des chiens, la Gendarmerie Royale créa progressivement neuf chenils régionaux  répartis à travers le Royaume. (Voir carte d’implantation) Cet effort soutenu de décentralisation a abouti à la mise sur pied d’unités cynophiles dans la quasi-totalité des commandements régionaux de la Gendarmerie Royale. De plus, plusieurs formations spécialisées ont été dotées de chiens spécialisés et ce en fonction de leurs besoins spécifiques. Actuellement, le nombre d’unités canines en activité à travers le Royaume s’élève à 25.

    Ainsi le «chenil central» qui subissait auparavant une forte pression en demandes de concours de la part des unités territoriales changea d’appellation et devint ainsi le «Service Central  Cynotechnique de la Gendarmerie Royale» pour se consacrer davantage aux missions de formation qui lui incombent tout en continuant à prêter main forte, en cas de besoin, aux unités de l’arme.

    INFRASTRUCTURE ET IMPLANTATION

    Le Service Central Cynotechnique de la Gendarmerie Royale est situé au sud-ouest de la ville de Témara. Cette situation géographique idéale - entre la mer et la forêt - permet d’effectuer les diverses stimulations nécessaires à la familiarisation et à l’éducation des chiens.
    L’établissement couvre une superficie de plus de 4 hectares. Il englobe un casernement composé, en grande partie, de bâtiments récents et fonctionnels ainsi que d’une infrastructure cynotechnique très élaborée, d’une capacité d’hébergement de 81 bêtes. Le centre dispose également d’une clinique moderne.

    ORGANISATION

    Deux catégories de personnel servent au Centre de Formation des Maîtres-chiens de la Gendarmerie Royale :  d’une part le personnel militaire,  composé des officiers et sous-officiers d’encadrement ainsi que des gradés et gendarmes stagiaires détachés des unités externes à la formation et d’autre part le personnel civil constitué de valets de chenils chargés de l’entretien des installations, la préparation et la distribution de la nourriture.

    A- Section vétérinaire

    Cette section englobe le dispositif de gestion et de maintien en condition de la totalité de l’effectif canin de la Gendarmerie Royale. Elle a pour tâche essentielle la surveillance sanitaire et la pratique des interventions chirurgicales jugées nécessaires ainsi que le ravitaillement en produits alimentaires et pharmaceutiques des unités. Elle assure également le suivi des mouvements, des mutations, des radiations, ainsi que toutes les formalités liées au déclassement et à la réforme des chiens.

    Alimentation

    Au niveau de l’alimentation, les infirmiers vétérinaires de la section veillent à ce que la ration alimentaire quotidienne du chien soit équilibrée aussi bien sur les plans qualitatif et quantitatif que sur le plan énergétique. La ration alimentaire doit être ainsi relative à l’effort fourni, selon que le  chien n’est pas utilisé (ration d’entretien), ou au contraire lors d’un déploiement dans une mission où il a fourni un effort physique inhabituel (ration de travail).

    Hygiène

    S’agissant de l’hygiène corporelle et de l’habitat, les soins courant sont dispensés par le maître-chien. Ils consistent essentiellement en un pansage minutieux de l’animal qui s’accompagne normalement d’un nettoyage complet du box. Les soins vétérinaires sont effectués en cas d’affection bénigne, par une médication courante de première urgence par les infirmiers vétérinaires dans l’attente d’un diagnostic et la prescription d’un traitement approprié par le médecin vétérinaire du centre.

    Prophylaxie

    La prophylaxie contre les maladies contagieuses est assurée grâce à un nettoyage quotidien des locaux et ustensiles, aux vermifugations et aux désinfections périodiques.

    B- Section instruction

    Le travail de l’encadrement cynophile consiste en :

    • La sélection

    A l’arrivée au centre, les chiens  subissent un examen caractériel très poussé. En fonction de son comportement et de ses réactions, le formateur pourra étudier le caractère de l’animal et apprécier ses aptitudes, afin d’être en mesure à l’issue de cette phase primaire, de proposer son classement dans une spécialité.

    • Le débourrage

    Au cours du débourrage d’orientation, le moniteur s’attache essentiellement à vérifier notamment les aptitudes dans la spécialité vers laquelle le chien est orienté et à éventuellement parfaire son éducation dans celle-ci. C’est au cours de cette étape que les instructeurs choisiront l’animal qui convient au futur maître.

    • La constitution des équipes

    La constitution des équipes «maître-chien » est capitale car c’est en fait, de l’amalgame le plus parfait possible réalisé entre l’homme et la bête que dépendront à la fois la conduite du dressage de spécialisation et le rendement ultérieur de l’équipe constituée.
    Pour cela, les instructeurs essayent au mieux de former des couples compatibles, en tenant compte de :

    • l’aspect caractérologique du gendarme
    • ses préférences pour les races de chiens
    • ses capacités physiques

    La section instruction, de par son rôle de formation, est chargée de déterminer le besoin du centre en personnel pour :

    • doter les unités cynophiles nouvellement créées.
    • remplacer les maîtres-chiens déclassés dans le cadre du rajeunissement de l’effectif cynotechnique.

    Le candidat maître-chien

    En plus des connaissances professionnelles du gendarme, le métier de maître-chien exige des qualités spécifiques de la part du maître : tolérance et empathie envers l’animal, débrouillardise, autonomie et capacité de reconnaître l’instinct naturel de la bête.

    La surveillance technique des équipes en service

    Cette surveillance s’exerce par une liaison permanente entre le centre de formation des maîtres-chiens et les unités canines externes en service dans les régions de la Gendarmerie Royale.
    Elle est réalisée par l’envoi :

    • d’une part, au centre, par chaque maître-chien et pour chaque intervention, d’un rapport technique d’intervention mentionnant la nature de l’affaire dans laquelle a été utilisé le chien, les résultats obtenus, l’état de santé du chien, ses observations personnelles et éventuellement les enseignements à tirer.
    • d’autre part, par le commandant de brigade cynophile, d’un rapport mensuel d’activités et des missions accomplies par les cynotechniciens de son unité.

    L’exploitation des documents permet :

    • d’établir des statistiques annuelles concernant les résultats et les conditions d’emploi.
    • d’étayer sur des données réelles, l’enseignement dispensé aux maîtreschiens.
    • de désigner pour suivre le stage de recyclage les équipes dont l’efficacité n’est plus probante.

    MISSIONS DU SERVICE CENTRAL CYNOTECHNIQUE DE LA GENDARMERIE ROYALE

    A- Mission de formation

    Chargé d’étudier et de tenir à jour les méthodes d’instruction cynotechnique et la doctrine d’emploi, le Service Central Cynotechnique constitue un véritable creuset d’expérimentations et un conservatoire du savoir-faire le plus pointu en matière de cynotechnie au Maroc.

    La formation cynotechnique est dispensée à deux niveaux :

    • le stage de formation des maîtres-chiens : organisé au profit des nouvelles recrues et des anciens maîtres-chiens ayant perdu leurs animaux (décès, réforme, etc.) il débute au mois de septembre et dure trois mois. Il assure une formation de base pour les différentes spécificités. Ce stage est sanctionné par une attestation de qualification à l’emploi de maître-chien.
    • les stages de recyclage et de perfectionnement : Programmés ou exceptionnels, après un séjour d’activité, l’équipe revient au centre pour un stage de perfectionnement qui dure un mois et au cours duquel l’encadrement essaie de résoudre les éventuels problèmes survenus pendant cette période d’activité. Ce stage ressemble au stage initial de formation sauf que les exercices sont poussés vu les expériences vécues par l’équipe.

    Par la suite, tous les trois ans, chaque équipe, selon sa spécialité, doit participer à des stages de recyclage et ce jusqu’à la fin de la carrière du chien.

    A l’issue d’un stage de recyclage, les candidats ayant plus de quatre ans d’ancienneté peuvent prétendre à l’obtention d’un Certificat d’Aptitude à l’Emploi de Maître-chien. Le service forme ses équipes tant sur le plan théorique que pratique.

    Répartition périodique d’un stage :

    Après la phase commune, succède celle de l’apprentissage initial à la spécialité dont le but est de préparer chaque équipe selon sa spécificité, à travailler dans diverses situations :

    • recherche de personnes égarées
    • dépister les criminels
    • découvrir des objets perdus ou les éléments de preuves sur les lieux d’un crime
    • détecter des stupéfiants ou des matières explosives, etc.

    Pour former ses chiens, le centre a mis à la disposition des formateurs et de leurs élèves le matériel nécessaire qui permet de former les équipes cynophiles et de les préparer aux diverses situations : contrôles sur axes routiers, ports, aéroports, visites domiciliaires, etc.
    Les exercices ne se limitent pas seulement à l’enceinte de l’école, ils sont effectués dans différents lieux : ateliers du service central des matériels, escadrons, forêts, montagnes…

    B- Missions opérationnelles d’intervention

    La raison d’être du centre est de mettre à la disposition de la population à travers les unités de Gendarmerie, des équipes «homme/chien» capables d’intervenir dans toutes les situations où l’action du maître comme celle de son chien sont en mesure d’apporter une solution rapide et  efficace, raison pour laquelle le centre prépare des équipes cynophiles pour différentes spécificités à savoir :

    Piste et défense

    Plus spécialement formées au pistage mais également à la garde, au guet et à l’attaque, ces équipes viennent en aide aux enquêteurs qui travaillent sur des dossiers de découverte de cadavres, d’identification de personnes, de localisation d’objets, etc.

    Ces équipes peuvent retracer un criminel en fuite ou des personnes disparues, et s’il n’y a pas de traces, elles parviennent à trouver le moindre petit objet laissé à l’abandon sur un terrain et qui peut servir de pièce à conviction.

    L’équipe cynophile peut aussi aider au contrôle des foules, conjointement avec l’équipe anti-émeute.
    Dans les points sensibles, ces équipes agissent par rondes de sécurité, isolément ou en tête d’un élément de protection, à la recherche des indices de pénétration ou la présence de suspects à  l’intérieur et éventuellement à la périphérie d’une installation. Ceci dans le but de pouvoir donner l’alerte, le cas échéant ou de participer éventuellement à la neutralisation du ou des individus suspects.

    Détection des explosifs

    Il existe certes, des technologies de pointe qui peuvent indiquer la présence d’un explosif dans un endroit précis, mais ces technologies ne sont pas assez développées pour trouver la source d’une odeur. Le chien est en mesure de faire ce travail de façon presque instantanée.
    Ces équipes sont toujours sollicitées et peuvent être employées dans des missions de sécurité pour des fouilles à caractère préventif ou pour la confirmation de renseignements concernant la présence d’explosifs : bombes, cartouches, armes…

    Recherche de stupéfiants

    Le chien de recherche de stupéfiants peut être utilisé à l’occasion de visites de perquisitions et de saisies effectuées selon les lois en vigueur. Et, de façon générale, dans les lieux où il est susceptible d’intervenir.

    C- Missions techniques

    L’achat des chiens se fait sous certains critères précis ; il s’agit de sélectionner le chien qui correspondra le mieux à son futur emploi. La commission d’achat bénéficie d’une grande liberté dans le choix de ses chiens, elle lui incombe la responsabilité de trouver un chien ayant les qualités nécessaires à une adaptation rapide à l’une des spécialisations entreprises au centre.

    Les chiens

    Les achats sont réalisés en Allemagne, en Belgique et en Angleterre. Le chien acheté doit répondre à certains critères :

    • se rapprocher au maximum du standard de la race
    • être âgé de 1 à 2 ans
    • être de sexe mâle
    • être régulièrement vacciné
    • le certificat de naissance et le pedigree sont exigibles au moment de l’achat.

    Il doit également satisfaire à différents examens :

    • Examen sanitaire : Vérification de l’état de santé général du chien et des vaccins (radio des hanches pour écarter la dysplasie).
    • Examen morphologique : Correspondance avec le standard de la race
    • Examen caractériel : Contrôle de la vigilance, de l’agressivité et de l’équilibre nerveux de l’animal.

    Les races

    La Gendarmerie Royale a recours à des chiens jugés aptes au travail : doués, robustes, courageux et prédisposés à l’emploi dans des conditions climatiques rigoureuses. Ces chiens sont les Bergers allemands, les Bergers belges, les Labradors, les Golden- Retreivers et les Cockers-spaniels. Depuis la nuit des temps, le chien, quelque soit sa race, est considéré par l’homme comme son meilleur compagnon. Fidèle, intelligent et affectueux, il a su se faire une place aussi bien dans son foyer que dans son coeur. Au fil des jours cette amitié s’est transformé en véritable complicité que l’homme a su investir pour améliorer sa propre sécurité : assistance aux non voyants, protection rapprochée, défense, secours, pistage… autant de d’aptitudes que le Centre de Formation des Maîtres-chiens de la Gendarmerie Royale ne cesse de développer chez ce magnifique ‘’binôme’’ qu’est le maître et son chien.

     

    Source : La revue de la Gendarmerie Royale, N°5, Avril 2004


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    cheval

    Au Royaume du Maroc, sous le règne des différentes dynasties des Idrissides, Almohades, Mérinides et Alaouites, le cheval a été la monture des Sultans et des agents de l’autorité centrale qui sillonnaient les différentes provinces du Royaume, apportant instructions et directives.

    De nos jours, Sa Majesté le Roi Mohammed VI perpétue la tradition de ses illustres ancêtres et reçoit à dos de cheval les dignitaires du pays, venus des quatre coins du Royaume,  lors de la cérémonie d’allégeance et des fêtes religieuses de l'Aïd el Adha et de l'Aïd El Fitr. L’an 2000 a été marqué par la création, au sein de la Gendarmerie Royale, du Groupe des Escadrons à Cheval. Doté de chevaux arabes barbes, il a pour objectif d’assurer des missions de sauvetage, de maintien de l’ordre et de la protection de l’environnement et des sites sensibles.

    Les missions de sauvetage

    Le Maroc qui est un pays à vocation touristique ne cesse de diversifier son produit pour répondre au besoin de certains de ses visiteurs avides de sports de montagnes et d'escalades. Souvent pratiqués dans des zones dont l’accès n’est toujours pas aisé par des moyens de sauvetage usuels, ces sports exigent une intervention de la gendarmerie, qui peut alors utiliser le cheval pour rechercher des personnes égarées, rapprocher les secouristes des blessés éventuels ou pour effectuer une évacuation sanitaire. Ceci est valable pour les plages, les forêts et autres lieux de villégiature très fréquentés pendant la période estivale.

    Le rétablissement d’ordre

    Lors des émeutes, des grèves ou des rassemblements de foules, des actes de vandalisme peuvent survenir, mettant en danger des personnes et leurs biens. Des cavaliers bien entraînés peuvent intervenir pour dissuader les malfaiteurs et les poursuivre dans les agglomérations et les ruelles où les véhicules n’auront pas l’accès.

    En outre, en cas d’évasion à partir d’un établissement pénitenciaire, les évadés peuvent être recherchés, de jour comme de nuit, dans des zones inaccessibles. Dans ce volet sécuritaire, il importe de rappeler l’importance de la collecte des renseignements et l’aisance avec laquelle des informations vitales dans les domaines judiciaire, économique et social peuvent être obtenues.

    Protection des sites stratégiques

    Des sites stratégiques, tels que les barrages, aéroports, ponts, antennes de transmission, radars, tours de contrôle, sont autant de cibles pour des actes malveillants. Ces sites sont habituellement situés sur de vastes étendues difficilement accessibles pour les véhicules usuels.

    Protection de l’environnement

    A l’instar des autres pays, le Maroc a pris conscience des exigences de l’environnement et du devoir de tout citoyen de le préserver. Des réserves naturelles, des ceintures vertes, des parcs sont créés pour lutter contre la détérioration de l’environnement et la disparition des espèces animales ou végétales en danger. Le Groupe des Escadrons à Cheval de la Gendarmerie Royale constitue une pièce maîtresse pour concrétiser les efforts fournis dans ce sens d’une manière très écologique.

    En l’an 2002, des Hautes Instructions ont été données pour assurer une présence effective du Groupe des Escadrons à cheval de la Gendarmerie Royale dans le domaine des sports équestres au sein de la FRMSE (Fédération Royale Marocaine des Sports Equestres) et une participation aux différentes activités hippiques organisées sous son égide.

    Conclusion

    Aujourd’hui, la Gendarmerie Royale a fait preuve de singularité en parvenant à conjuguer les exigences de la modernité avec les richesses de la tradition, ceci en rendant hommage au cheval. Par ailleurs, le gendarme à cheval a suscité la curiosité et l’admiration de tous les citoyens surtout les plus jeunes.

     

    Source : La revue de la Gendarmerie Royale, N°3, Octobre 2003


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