• La ville de Dubaï compte mettre en place dans sa ville une innovation technologique majeure. En effet, sa police sera prochainement dotée... de Google Glass ! Et ces lunettes pourront servir aux forces de l'ordre beaucoup plus qu'on ne le pense. Avez-vous déjà partagé cet article? Partager sur FacebookPartager sur Twitter Facebook Twitter Dubaï a de plus en plus la réputation d'être la ville de tous les excès. Plus importante ville des Emirats Arabes Unis, un pays dont les réserves pétrolières lui garantissent une pérennité économique incontestable, la ville est devenue le repère de nombreux milliardaires du monde entier.

    La ville se veut pionnière dans de multiples domaines, ce qui explique pourquoi ses exploits nous sont si connus. De ses îles palmier à ses immenses gratte-ciel en passant pas ses stations de ski, la ville intrigue et fascine. Et l'attribution de l'Exposition Universelle de 2020 à la ville ne saurait arranger les choses. Toujours à la pointe de la technologie, Dubaï compte désormais doter sa police... de Google Glass ! Des policiers en lunettes Le projet est actuellement en phase de test, mais pour l'Emirat de Dubaï, doter sa police de Google Glass lui permet de montrer son attachement aux révolutions technologiques et sa capacité à les intégrer dans son environnement.

    Khalid Nasser Al Razooqi, chef de la police de Dubaï, l'affirme : "A Dubaï, nous essayons d'adopter ce qu'il y a de nouveau sur le marché et nous voulons rester à la pointe". Les Google Glass sont des lunettes fortement technologiques qui utilisent la réalité augmentée. Toutes les applications Google sont évidemment accessibles, mais c'est surtout la possibilité d'utiliser des applications personnalisées qui a été étudiée par la ville.

    Le travail de la police facilité Les applications personnalisées, connectées au Google Glass, permettraient selon les autorités de faciliter le travail des policiers mais également d'offrir un service de qualité, autrement dit de rendre les policiers plus opérationnels. La police de la ville a ainsi développé plusieurs applications qui seraient à l'avenir utilisées tous les jours. Il sera possible de prendre une photo grâce aux Google Glass et de la télécharger sur le système de la police de Dubaï. Le numéro de la plaque d'immatriculation d'un usager pourrait alors être enregistré et la verbalisation serait grandement facilitée. Une autre application permettra elle aux automobilistes de déclarer des accidents survenus dans la ville. 

    Source: http://www.gentside.com


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    monnaies-virtuelles
    Le bitcoin restera l'une des vedettes de l'année 2013 avec l'envolée de son taux de change multiplié par près de 100 en 12 mois, suscitant d'ailleurs la multiplication de monnaies virtuelles concurrentes. Ces monnaies virtuelles se légitiment dans la contestation de l'État et de l'imposante réglementation bancaire et financière. Pourtant, c'est cette réglementation qui pourrait devenir indispensable à leur pérennité.

    La monnaie, une définition plus économique que juridique

    Définir la monnaie semble trivial tant elle  fait partie du quotidien. Comme l'écrivait, voilà quelques décennies, l'économiste américain John Kenneth Galbraith, l'argent concerne tout le monde, ceux qui en ont comme ceux qui n'en ont pas. Cependant, inutile de feuilleter le Code monétaire et financier : le droit français n'en donne aucune définition. Tout au plus, découvret-on que le Traité de Maastricht réserve à la Banque centrale européenne le monopole de l'émission des seuls billets de banque à avoir cours légal.
    Ces billets ne peuvent donc être refusés en règlement de dettes libellées en euros. quoique … il existe des dispositions  juridiques stipulant l'obligation de régler par un moyen traçable au delà d'un seuil déterminé. Le Code monétaire et financier se limite à préciser quel est le pouvoir libératoire des formes monétaires exprimées en euros.
    Pour les économistes, les choses sont mieux cernées et ce, depuis longtemps.

    En effet, dès le IVe siècle avant notre ère, aristote dans son « Éthique à Nicomaque » avançait que la monnaie était un instrument d'échange, un étalon de valeur et une réserve. Cette vision a certes suscité de nombreux débats, mais sans véritable remise en cause. Le prix Nobel d'économie Milton Friedman rappelait qu'au final,« n'importe quel bien susceptible de fournir une garantie provisoire sur le pouvoir d'achat général peut faire office de monnaie ».
    L'histoire de la monnaie est aussi celle de l'innovation pour une plus grande simplification. a l'origine, on a pu se servir de troupeaux. ainsi le mot « pécuniaire » qui désigne ce qui est relatif à l'argent vient-il du latin pecus signifiant bétail et le nom de la monnaie indienne, la roupie, provient d'un mot sanskrit ayant la même acception. on leur a préféré rapidement les métaux précieux, qui offrent l'avantage d'être pérennes et divisibles. Ces métaux étaient toutefois lourds et présentaient des risques à être conservés. Se sont imposés au fil du temps les billets de banque, d'abord convertibles en or puis  inconvertibles puis la monnaie scripturale, de simples écritures dans les livres comptables des banques, et enfin la monnaie électronique, des impulsions numériques, détenues sur des supports ad hoc : cartes, clés USB ou disques d'ordinateur.
    Mais ces monnaies – et ce très tôt dans l'histoire – ont une spécificité forte : elles sont devenues la marque, le symbole du  souverain. Battre monnaie est la caractéristique du pouvoir régalien.

    La création monétaire, un phénomène privé qui devient même contestataire

    Ce principe régalien suscite toujours d'importants débats chez les économistes. Dans les faits, la création monétaire est largement privée. En effet, pour l'essentiel, la monnaie naît à l'occasion de l'octroi d'un crédit bancaire, principalement par les banques commerciales, le plus souvent privées. De même, l'or et l'argent n'ont jamais été créés par un état, le  souverain se limitant à apporter sa marque.
    Le pouvoir régalien s'exprime en fait au travers des actions de contrôle, de réglementation et de régulation de l'activité monétaire. L'estampille du souverain sur les pièces en métal garantissait le poids et la qualité du métal. On comprend alors que philippe Le Bel réduisant leur poids de métal précieux ait pu passer pour un faux monnayeur.
    L'activité bancaire aujourd'hui s'effectue sous la surveillance de la Banque centrale européenne. Icelle exécute une mission définie par la loi, avec des moyens définis par la loi. Elle est ainsi fort proche d'une autorité administrative indépendante. Cette réglementation garantit des droits aux utilisateurs de la monnaie souveraine. Cependant fleurissent depuis quelques années) des monnaies privées appelées « alternatives » ou « parallèles ». Limitées à une aire géographique donnée, rejetant le système financier et la mondialisation chargés de tous les maux, voire l'état, elles ont pour vocation de favoriser la consommation locale, au risque d'ailleurs d'un repli sur soi. Les formes en sont multiples mais elles se caractérisent par une convertibilité limitée : les particuliers peuvent acheter la devise locale contre euro à un cours fixe mais, devenant « captifs », ne peuvent s'en défaire qu'en la dépensant chez les commerçants qui l'acceptent). Ces monnaies locales restent toutefois émises sous le contrôle des autorités monétaires, les dispositions législatives existantes s'y appliquant.
    Toutefois, la monnaie ne pouvait bien évidemment pas passer à coté du phénomène cyber, avec la manifestation en 3 vagues des monnaies virtuelles. Il convient ici de clarifier une terminologie qui n'est pas véritablement fixée. Le terme « virtuel » correspond pleinement à l'acception qu'en donne Denis Berthier : « est virtuel ce qui sans être réel, a, avec force et de manière pleinement actuelle, les qualités du réel ».

    A l'origine, elle désigne les simulacres de monnaie utilisés au sein des métavers, ces sites à la fois jeux de rôles multijoueurs et réseaux sociaux, dont l'archétype est le lindendollar du site Second Life. Les monnaies virtuelles sont cependant très vite sorties de l'univers ludique. ainsi, le lindendollar s'achète-t-il aujourd'hui contre des devises souveraines. La seconde vague a été constituée par des dispositifs alliant système de paiement centralisé et monnaie. C'est ainsi qu'ont fonctionné e-gold, de 1996 à 2006, et Liberty reserve de 2006 jusqu'à son démantèlement par les polices de 17 pays en mai 2013. Les sociétés gérant les systèmes de paiement, domiciliées respectivement à St Christophe-et-Nieves et au Costa-Rica, étaient séparées des clients par un ou deux intermédiaires assurant le change. Il y a eu très manifestement la volonté de ne pas tomber sous le coup d'obligations réglementaires. N'étant pas très regardantes sur l'exactitude des identités des détenteurs de portefeuille, leur intérêt pour les blanchisseurs a été rapidement avéré. Si les avocats de E-gold ont fait valoir que le droit US est inapplicable à ce type d'instruments privés, la justice en a décidé autrement et retiendra la qualification pénale de blanchiment.
    La troisième vague est celle de la décentralisation, dont le parangon est le bitcoin. Ses promoteurs se réclament très ouvertement d'une philosophie libertarienne et ne cachent pas leur 82 méfiance, voire leur hostilité, envers l'état.
    Le bitcoin a été inventé en 2009 par un Japonais, Satoshi Nakamoto, vraisemblablement le pseudonyme d'un groupe  d'informaticiens sur lequel on sait peu de chose. Il fonctionne en peer to peer, c'est à dire en échange direct et décentralisé entre internautes, ce qui lui confère également la dénomination de « cryptomonnaie  ».
    Autrement dit, le dispositif bitcoin est aussi système de paiement. Les transactions financières se dispensent de banques ou de plate-formes de compensation, ce qui, selon ses partisans réduit très fortement les coûts de fonctionnement. Elles  restent traçables mais demeurent anonymes... du moins tant que le détenteur du portefeuille n'est pas identifié.

    Il n'existe pas non plus d'autorité gérant le dispositif, l'équivalent d'une banque centrale. Cette dernière est d'autant plus inutile que la création monétaire est programmée pour atteindre un nombre fini de bitcoins (environ 21 millions) vers 2040. Les bitcoins naissent ex nihilo selon un rythme décroissant par l’exécution d'un algorithme complexe. Une masse monétaire indépendante de l'action des états est supposée leur éviter la tentation de jouer avec sa valeur.

    Cerise sur le gâteau, le bitcoin est convertible en monnaies souveraines. Des plates-formes fonctionnent tels des marchés financiers pour l'achat ou la vente, le taux de change se formant selon l'offre et la demande. a cet égard, l'envolée folle de la  fin de l'année 2013, jusqu'à 1200 $ en novembre - contre 100 en septembre, 15 en janvier 2013 et 0 en 2009 – est  notamment imputée à la demande chinoise tout comme la chute de 50 % mi-décembre est prêtée aux mesures restrictives  prises alors par la Banque populaire de Chine.

    Le succès du bitcoin a attiré de nouvelles offres similaires. Selon François paget, chercheur en cybermenaces chez Macafee, une centaine de monnaies similaires aurait été créée depuis 2009 dont quelques unes ont déjà disparu ! En tout état de  cause, les monnaies virtuelles traduisent clairement la remise en cause de la mainmise régalienne sur la monnaie.

    Des avantages supposés qui sont autant de risques réels

    Le bitcoin apparaît comme une belle innovation technologique. Sa masse évolue conformément aux prévisions. Estce véritablement un souci qu'il échappe à toute instance de contrôle ? Ses promoteurs font valoir qu'il offre ou offrira à terme plusieurs avantages : la stabilité, un faible coût de transaction et la discrétion des transactions.

    En fait, ces avantages avancés sont soit très largement surévalués en raison de risques de nature économique, soit facilitent des comportements déviants qui, à terme, obéreront la confiance que l'on peut placer dans le bitcoin, la pire des choses qui puisse arriver à une monnaie. Les banques centrales n'ont d'ailleurs pas manqué d'émettre des alertes.

     La stabilité des prix n'est pas garantie par une masse monétaire fixée. Les promoteurs du bitcoin procèdent en effet à une  lecture intégriste de la loi de Fisher. D'une part, pour que les prix restent stables, il faut, au moins en première approximation, que la masse monétaire croisse au même rythme que l'offre de biens et services, ce que la conception d'une monnaie p2p exclut, en tout cas aujourd'hui. D'autre part, la notion même d'inflation n'a guère de sens pour des monnaies virtuelles. En effet, aucun prix n'est exprimé originellement en bitcoin ; ils le sont en monnaies souveraines et ensuite convertis. Les prix en bitcoin reflètent avant tout les fluctuations du taux de change.

    Cette monnaie présente même des motifs d'instabilité par construction, faute de garde-fous. En premier lieu l'absence de banque centrale pour mener des opérations de régulation du change. En effet, un tel organisme a la possibilité d'intervenir sur la marché des changes pour lisser les cours par des opérations d'achat ou de vente contre devises. Il existe bien une  autorité centrale, la DaTa, qui est un organisme définissant des règles de bonne conduite mais n'a en rien les  prérogatives d'une banque centrale.

    Un deuxième facteur d'instabilité vient de l'absence d'économie nationale attachée au  bitcoin. S'il advient que le taux de change d'une monnaie souveraine se dégrade de façon excessive, le commerce extérieur  du pays concerné s'en trouve favorisé par une amélioration apparente de sa compétitivité, ce qui tend à redresser sa valeur.  Rien de tel avec le bitcoin : une variation des cours n'a aucun effet compétitivité. Il est indifférent d'acheter un bien 1 bitcoin  quand son change est à 500 $ ou 0,5 bitcoin quand le change est à 1000 $. 

    Enfin, le troisième facteur d'instabilité vient de l'absence de valeur intrinsèque du bitcoin. En effet, privé de son rôle de monnaie, combien vaudrait un bitcoin ? Il est régulièrement comparé à l'or, pour lequel il existe cependant un marché non monétaire et qui assure au métal précieux une valeur intrinsèque, garantissant celle de l'or monétaire. Rien de tel, pour le bitcoin. Sa valeur peut s'effondrer, aucun marché ne lui assure une demande non monétaire et donc un prix … autant dire que le bitcoin peut chuter dans de grandes profondeurs.

    Le dernier élément d'instabilité vient de sa parfaite substituabilité par des monnaies souveraines : malgré sa rareté programmée, la demande de bitcoin sera extrêmement variable selon que les consommateurs souhaiteront l'utiliser pour leurs achats ou lui préféreront d’autres devises. 

    Si le taux de change du bitcoin est passé de quelques euros aux alentours de 900 en début d'année 2013, cela s'explique certes par la montée en régime de son usage mais aussi par le caractère fortement spéculatif que lui confère son essence volatile. Le risque de change est considérable, avec des fluctuations parfois de 10 % en quelques heures, de 20 % en quelques jours … Des produits dérivés – options ou contrats de différence, avec de forts effets de levier – sont apparus, qui sont tout autant des instruments de couverture que de spéculation. Enfin, la détention des bitcoins apparaît très concentrée :  moins de 50 personnes possèdent 30 % des bitcoins, moins de 1000 en conservent la moitié. L'étroitesse du marché peut faire craindre des manipulations de cours.

    Evoquer des coûts de transactions faibles dans ces conditions est excessif. Certes, le système de paiement bitcoin se  passe d'intermédiaire. C'est sans la prise en compte des risques, de change comme évoqué précédemment, d'erreurs – par le caractère irréversible des opérations – et de vol … on ne peut sous estimer l'ampleur du « cyberbrigandage ».

    Les cas de vol de porte-monnaie se multiplient en raison de la profitabilité du cybercrime. En 2011, la plateforme d'échanges  MtGox annonce le vol de 1000 bitcoins. C'est à l'époque une somme limitée... a la même époque, un particulier découvre le  piratage de son ordinateur et le vol de 25 000 bitcoins, soit à l'époque la bagatelle de 350 000 euro (mais 17 millions d'euros  aux cours de janvier 2014).

    A l'automne 2013, le site Inputs.io subit un vol de 4 100 bitcoins – 1,2 millions de dollars – et la plateforme d'échange danoise est piratée pour un préjudice d'un million d'euros. Les hackers ont parfaitement compris que les coûts de ces cyber hold-up sont modestes pour des rentabilités fortes. Rappelons que l'une des raisons originelles des banques était la  conservation des valeurs de la rapacité des criminels... Le prix Nobel d'économie paul Krugman évoquait à propos du bitcoin  une régression monétaire. on peut certes en débattre mais sur ce point précis, c'est effectivement une marche en arrière.

    Deux qualités majeures avancées par les promoteurs du bitcoin en révèlent néanmoins toute l'ambivalence : la discrétion et la convertibilité. Faire circuler l'argent de façon (presque) anonyme, pouvoir le transformer à tout instant en monnaie  souveraine représente le nec plus ultra du système de paiement. Ce sont deux facilités extraordinaires que la criminalité  organisée ne pouvait négliger.

    Des sites internet offrent des produits totalement illicites de toute nature : numéros de cartes bancaires, stupéfiants, armes,  pédopornographie... Ce sont les marchés noirs du « darkweb ». L'anonymat des monnaies virtuelles, doublé du recours à un réseau spécifique qui brouille les traces sur la toile, permet de réaliser des emplettes criminelles dans la plus grande  discrétion. au début du mois d'octobre 2013, le FBI fermait Silk Road, site mettant en relation acheteurs et vendeurs, se  rémunérant par commission, où les paiements ne s'effectuaient qu'en bitcoin. Ce cybersupermarché (ou plus exactement cybercourtier) du produit criminel, ouvert en 2011, aurait généré en 2 ans un chiffre d'affaires de 9,5 millions de bitcoins, à comparer aux 12 millions actuellement en circulation, pour 600 000 bitcoins de commission. Il a été très vite remplacé par d'autres et d'ailleurs un nouveau « Silk Road » a ouvert un mois plus tard. Il s'agit ici d'une criminalité pleinement économique : s'il y a une demande et un profit à réaliser, il y aura une offre.
    L'internet et les monnaies virtuelles sont des moyens d'accroître la profitabilité du crime par des gains de productivité et la réduction des coûts ...

    De façon simple, le blanchiment qui consiste à dissimuler l'origine illicite de capitaux en est facilité : les flux criminels sont convertis en monnaie virtuelle, transférés là où on veut les dissimuler et transformés à nouveau en monnaie officielle (propre !). Tracfin décrit ainsi  dans son rapport 2011 comment une société en France opérait de multiples transactions vers l'étranger de façon totalement dissimulée. Le site Liberty Reserve, autre cyber-supermarché de l'illicite aurait blanchi 6 milliards de dollars en utilisant la monnaie virtuelle éponyme.

    En janvier 2013, Charlie Shrem, un des pontes du monde du bitcoin - viceprésident de la Fondation Bitcoin –connaissait des démêlés avec la Justice américaine, pour avoir contribué à fournir des bitcoins à des acheteurs chez Silk Road. Deux  éléments peuvent encore freiner l'ardeur des blanchisseurs dans l'utilisation du bitcoin : sa traçabilité et sa forte volatilité. Mais des solutions « correctrices » apparaissent : le zerocoin est un avatar du bitcoin qui offre un réel anonymat, sous couvert du respect de la vie privée … Et un Russe vient de lancer le wishcoin, dont la valeur est indexée sur le rouble, tout en garantissant l'anonymat.

    Traquer les circuits financiers criminels

    Faut il interdire les monnaies virtuelles ? outre que cela reviendrait à condamner toute forme d'innovation, une telle interdiction risque fort d'être illusoire, le cyberespace étant international. En revanche, il est temps de sortir du brouillard  juridique.

    Les autorités bancaires françaises imposent désormais aux sociétés effectuant « à titre habituel » des opérations de change avec des bitcoins de disposer d'un agrément de prestataire de service de paiement, les soumettant ainsi à la dense  réglementation financière. En tout état de cause, il ne peut y avoir de monnaie qu'avec la confiance et celle-ci exige des  actions fortes contre la criminalité. C'est le retour du régalien !

    La politique la plus efficace contre le crime reste la confiscation des profits illicites. Il faut donc que les enquêteurs de police et de gendarmerie, au-delà des faits criminels, généralisent la traque des circuits financiers clandestins dans lesquels  s’insèrent les monnaies virtuelles. 

     

    Revue de la Gendarmerie Nationale N°249


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    La sextorsion (terme né de la contraction de « sexe » et « extorsion »), ou encore « chantage à la webcam », peut se se définir comme le fait de soutirer de l’argent ou des images à connotation érotique ou pornographique à autrui, sous la menace d’une diffusion d’informations, de photos ou de vidéos personnelles.Dans tous lescas, le sexe est utilisé pour un chantage.

    La sextorsion appartient à la famille des « arnaques à la nigériane », c’est-à-dire des escroqueries par l’intermédiaire de messageries électroniques, abusant crédulité des internautes et dont le but est d’obtenir del’argent ou des données personnelles. Les auteurs de ces abus sont souvent situés en Afrique de l’Ouest (Bénin, Côte d’Ivoire ou Nigeria) et se font appeler « brouteurs ». Les victimes, elles sont désignées sous le terme de « mugu » (pigeon).

    La grande majorité des victimes de sextorsion sont des hommes.

    Mode opératoire

    Tout d’abord, l’escroc récupère sur Internet des séquences filmées (présentant en général un strip-tease), ayant pour décor une chambre ou un appartement standard.

    Ensuite, l’arnaque se déroule en deux étapes.

    En premier lieu, la victime est contactée par le biais d’un site de rencontre ou de réseaux sociaux. L’escroc se fait passer pour une femme et propose une discussion intime sur une messagerie instantanée (type Skype), puis un déshabillage de webcam à webcam. Pour mettre en confiance son interlocuteur, l’escroc diffuse l’extrait préalablement volé à la place de l’enregistrement de sa propre webcam, faisant ainsi croire que les images vues par la victime montrent ce qui se passe au domicile de l’arnaqueur. Le prétexte d’un problème de son de la webcam est donné pour tromper la victime. Lorsque la victime montre des parties de son corps ou effectue certains actes, l’escroc sauvegarde ces images, puis met rapidement fin à la conversation.

    En second lieu, l’internaute reçoit des menaces, bien souvent par E-mail. L’escroc demande l’envoi d’argent par mandat cash, c’est-à-dire transfert de fonds par le biais des services postaux (Western Union ou Moneygram), sous peine de diffuser les images compromettantes qu’il a enregistré. Or, même si la somme demandée est versée, la vidéo est habituellement publiée sur le Net, et se retrouve référencée sur les moteurs de recherche, dont Google.L’extorsion va de quelques dizaines à plusieurs milliers d’euros.

    Si la victime ne coopère pas, de faux mails et documents de la police ou de la justice peuvent aussi être envoyés (par le biais d’adresses de messagerie en yahoo, gmail ou hotmail), avec demande de paiement d’amende.

    Afin de pousser la victime à céder au chantage, l’escroc peut mentionner la pédopornographie dans le titre de la vidéo qui sera diffusée. De plus, si les coordonnées Facebook de l’internaute sont connues, menace peut être faite de prévenir les proches.

    Il existe une variante de cette sextorsion « à la nigérienne », présente notamment au Canada, aux États-Unis et dans les pays hispaniques. Les racketteurs utilisent des malwares pour récolter des informations personnelles et pousser les victimes (des femmes pour la plupart) à se dévêtir devant leur webcam, sous peine de diffuser ces données sur Internet ou à leurs proches. Un Américain a ainsi été condamné à 6 ans de prison en 2011. Les images ou vidéos intimes ne sont pas utilisées pour soutirer de l’argent, mais sont extorquées aux victimes.

    Profil des escrocs

    Les escrocs sont en grande majorité localisés en Côte d’Ivoire, pour les victimes francophones,et opèrent depuis des cybercafés, ce qui complexifie leur traçage par les forces de police.

    Conséquences

    Cette escroquerie se fonde sur la peur et la honte. La victime craint souvent de passer aux yeux du monde et de ses proches pour un « pervers ». Du fait du caractère intime de l’extorsion, la situation n’est donc pas dénoncée.Cette inquiétude peut se transformer en angoisse, et entraîner une dépression, voire un suicide, comme ce fut le cas pour deux adolescents français en 2012.

    Les conséquences, en cas de diffusion de la vidéo peuvent aussi être professionnelles et sociales, car le référencement sur les moteurs de recherche peut amener n’importe qui à tomber sur ces images.

    En France, 2000 plaintes en ligne ont été enregistrées en 2012, contre 600 en 2011. Cette augmentation peut être liée à la sensibilisation des victimes sur la nécessité de porter plainte, mais peut aussi prouver une augmentation de cette pratique, cette dernière étant plus courante que ne l’indiquent ces chiffres.

    Solutions

    Tout d’abord,la prévention est la principale réponse à la sextorsion. Il est donc conseillé de ne pas entreprendre devant un inconnu des actes présentant un caractère érotique ou pornographique, si on ne souhaite pas les voir publiés par la suite. De plus, des menaces soi-disant officielles, dans des messages comprenant en général des fautes d’orthographe et exigeant l’utilisation de mandats postaux, prouvent l’existence d’une arnaque.

    Ensuite, il serait recommandé de porter plainte pour escroquerie en France, ou pour chantage en Côte d’Ivoire. La première infraction est définie à l’article 313-1 du Code pénal comme « le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par l’abus d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge.

    L’escroquerie est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 375000 euros d’amende. »

    La seconde est décrite à l’article 412 du Code pénal dans les termes suivants :

     est puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 300.000 à 3.000.000 de francs quiconque, à l’aide de menace écrite ou orale, de révélations ou d’imputations diffamatoires concernant la victime elle-même ou un de ses proches, exige de celle-ci l’exécution de l’une des obligations visées aux premier et deuxième paragraphes du premier alinéa de l’article précédent.

    Les peines sont portées au double si le coupable :

    1. exerce habituellement une telle activité ou s’il abuse, pour l’exercer, des renseignements ou de la situation que lui fournit sa profession ;
    2. exerce son activité délictueuse au détriment de mineurs ou de personnes incapables de discernement ;
    3. conduit sa victime, par ces procédés ou leur répétition, à la ruine ou au suicide. »

    Toutefois, l’enquête qui suivra aura peu de chances d’aboutir.En effet, les adresses IP utilisées correspondent souvent à des cybercafés, et ne permettent pas d’identifier précisément l’auteur des faits. De même, l’escroc peut utiliser un proxy pour effacer ses traces.

    Il est indispensable, dans tous les cas, de ne pas répondre aux menaces et de ne pas payer. Si possible, la victime doit clôturer le compte de messagerie qu’elle a utilisé et prévenir son entourage. Dans le cas d’une variante de la sextorsion, il est aussi nécessaire de vérifier que son ordinateur ne contient pas de malwares.

    Il est également possible d’avoir recours aux services payants d’un « nettoyeur du Net », à savoir un professionnel de l’E-réputation pouvant offrir une assistance juridique, entamer des négociations ou encore agir sur le référencement des moteurs de recherche.

    http://www.droitnumerique-sorbonne.fr


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  • imprimante-3d
     
    La technologie des impressions 3D ou prototypage rapide connaît actuellement des avancées qui la rendent de plus en plus accessible et engendrent espoirs et fantasmes. Les progrès à venir s'agissant des techniques, des matériaux et des prix rendent difficile une juste évaluation de l'impact réel à court terme de cette nouvelle technologie. Pour autant, cette dernière intéresse déjà certains prestataires de services et offre un champ de réflexion sur les notions de propriété intellectuelle et de droits de reproduction.

    Des technologies différentes

    Les appareils d'impression 3D utilisent différentes technologies. La plus répandue est le dépôt de filament.
    Les brevets de cette technologie sont tombés dans le domaine public en 2009, ce qui a contribué à son développement. Il s'agit d'un filament de plastique, chauffé et distribué par une buse, qui est déposé sur un support. La buse est positionnée en abscisses et ordonnées par un bras, la troisième dimension étant assurée par le déplacement vertical du plateau support. passage après passage, les dépôts se superposent et donnent son volume à l'objet. La résolution de ce type de machine est de l'ordre de 100 microns. quelques 60 000 machines de ce type sont actuellement  utilisées dans le monde.
    La seconde technologie est celle de la stéréolithographie. Il s'agit dans ce cas de déposer , selon le même principe, des couches successives de résine. Le procédé permet d'atteindre une définition de 30 à 15 microns. Enfin, résine faisant office de liant. Il est ainsi possible de créer des objets composés majoritairement d'un métal (titane, or, argent, bronze...) ou d'un autre matériau (plus de 200 matériaux actuellement disponibles pour cette technologie).
    Dès aujourd'hui, certains fabricants de machines proposent la technologie DMLS (Direct Metal Laser Sintering – frittage direct du métal par laser). Il s'agit de déposer le métal en poudre sur un support et de le fondre sous l'action d'un laser, les couches successives aboutissant à la création d'un objet final en métal pur. Il y a tout lieu de penser que les méthodes de création vont aller en se diversifiant, explorant toutes les possibilités techniques. pour autant, certaines technologies ne sont pour le moment accessibles qu'aux industriels et laboratoires, du fait de leur coût et de leur encombrement.

    A la recherche d'un modèle économique

    Le phénomène de l'impression 3D n'a pas échappé aux entreprises. La poste a pris une position délibérément novatrice en la matière. Depuis décembre, un service « numérique et impression 3D» est proposé dans trois bureaux de la région parisienne.
    Confrontée à une baisse de son activité courrier, l'entreprise a en effet engagé une réflexion sur le service qu'elle pourrait proposer dans ses 17 000 points de vente afin de faire venir un nouveau public. Dans ce cadre, la mise à disposition de machines d'impression en certaines machines utilisent des poudres agglomérées avec des encres et une 3D dans les bureaux de poste, comme il
    existe déjà des photocopieuses, a émergé. Cette technologie semble offrir des potentiels intéressants sur le plan commercial mais l'entreprise fait face à une grande inconnue : aucune offre équivalente n'existe et on ne peut préjuger de l'accueil que recevra le nouveau service. Fidèle à sa tradition de démocratisation des technologies, la poste s'engage néanmoins dans une expérimentation sur un nombre limité de bureaux et pour une durée réduite. Il s'agit de vérifier que le marché existe bien auprès du public et que cette initiative est réellement solvable. La poste  permet dans les bureaux témoins de produire sur place un objet sur une imprimante à filament plastique. Il peut s'agir d'un objet à choisir dans un catalogue de produits existants et personnalisables (coque de téléphone par exemple) ou alors d'un article issu d'un fichier apporté  par le client. Une action de conseil est également proposée pour un projet entièrement nouveau. Six salariés, anciens facteurs sans expérience dans le domaine de l'impression 3D, ont suivi une formation pour pouvoir utilement conseiller les clients. Ils ont par la suite rapidement gagné en compétence (intérêt pour la technologie, expérience pratique).
    Si l'objectif initial d'augmenter la fréquentation semble en partie atteint, il reste à affiner le dispositif, tant dans sa forme que dans son principe. La question de la présence physique d'une imprimante dans le bureau se pose. Ne serait-il pas préférable de centraliser la fabrication puisque le principe même du système permet l'envoi de l'ensemble des données de manière immédiate ? Il suffirait alors d'adresser par courrier l'objet à son propriétaire. La contrepartie de cette option est la perte du bénéfice de la rapidité (j'entre avec mon fichier, je ressors avec un objet). S'agissant du prix, l'expérience actuelle a permis de constater qu'il n'est pas un frein pour le client. Les personnes intéressées sont prêtes à payer pour le service. C'est l'originalité du produit, son côté unique qui séduisent le consommateur non professionnel. Les professionnels constituent quant à eux une part importante de la clientèle. Il s'agit pour eux de produire à moindre coût un prototype.
    S'agissant du produit lui-même, comptetenu du mode de fabrication par dépôt de filament plastique, la poste précise bien qu'il ne s'agit que d'objets de décoration.
    Tant le matériau que le procédé de fabrication ne répondent pas à un usage fonctionnel. Il est actuellement irréaliste, par exemple, d'aller faire fabriquer une pièce de remplacement pour un  appareil électroménager. on risquerait en effet des avaries ou accidents plus graves que la panne initiale.
    Quant au service proposé, il n'inclut pas de scanner 3D. L'entreprise, dans un premier temps, a en effet souhaité éviter de tomber sous le coup des textes réprimant la contrefaçon. Il ne saurait être question qu'un client réalise lui-même une copie d'un article original avec les machines proposées en libre service. En revanche, un débouché pourrait exister avec la fabrication d'emballages sur mesure pour objets fragiles (l'objet à poster serait scanné puis un moule en « négatif » serait imprimé pour assurer la bonne protection de cet objet). La question de la mise à disposition d'un outil de modélisation en 3D d'un modèle physique reste cependant posée, la poste approfondissant sa réflexion sur ce sujet.
    De même, la vente de machines d'impression pourrait à terme être 108 proposée par la poste. L’entreprise a décidé de prolonger l'expérimentation de six mois pour continuer son exploration du potentiel commercial de la technologie 3D.

    Une effervescence créative et économique

    Une génération d'entrepreneurs novateurs et de particuliers créatifs est en train de s'emparer de l'impression 3D car cette technologie offre des possibilités jusqu'alors inaccessibles en termes de production d'objets complexes. Le mouvement des « Makers », aux états-Unis, s'exprime désormais en France où se tiendra les 21 et 22 juin prochains le premier Maker Faire de paris. Il s'agit de regroupement de personnes adeptes du Do it yourself (DIY) et du Do it with others (DIWo), à savoir d'individus créatifs et férus de technologie qui partagent leurs compétences avec d'autres  pour produire des objets innovants, originaux ou simplement esthétiques. Fonctionnant en dehors  de tout système économique, ils mettent en général leurs productions en accès libre, à la  disposition de toute personne intéressée pour les utiliser ou les améliorer.
    Le Fabshop, start-up de Saint-Malo, s'efforce de développer en France l'impression 3D (en vendant des imprimantes et en proposant des services associés). Deux gros constructeurs tiennent pour l'instant la majeure partie du marché. pour autant, il faut admettre que la généralisation de cette technologie pour le grand public n'est pas forcément imminente. Il convient de noter que la presse vante des capacités qui n'existent pas encore, du moins pour les machines financièrement accessibles. L'expérience montre que les actuels possesseurs d'imprimantes sous-utilisent systématiquement leur matériel et que les logiciels restent complexes à utiliser.
    Enfin, les produits finis ne répondent à aucune norme de fabrication ce qui limite fortement l'usage des objets créés.
    Le potentiel industriel, en revanche, est extrêmement prometteur et intéresse les professionnels. Le  procédé permet d'envisager la fabrication distribuée qui génère une source d'économies substantielles et une solution aux problèmes de flux tendus car au lieu de stocker et d'envoyer des pièces, on les fabrique à la demande, sur place. De manière paradoxale, cette technologie de pointe pourrait se développer efficacement dans certains pays économiquement sous-développés. Elle permettrait par exemple, pour les victimes des pays en guerre ou infestés de munitions non explosées, de produire des prothèses à bas coût, adaptées à la morphologie exacte du patient et renouvelables en cas d'usure ou de croissance de l'intéressé. Dans le domaine médical encore, la presse a récemment illustré les capacités nouvelles offertes aux chirurgiens. Les nouvelles technologies d'impression, utilisant des métaux, des matériaux biodégradables et différents produits susceptibles d'être intégrés dans les résines servant à l'impression, ouvrent des perspectives quasiment infinies. on peut envisager à très court terme la production de pièces industrielles et fonctionnelles en matériaux composites mais aussi en métal. Sur le plan économique, plus la pièce à produire est complexe et plus le procédé est rentable car les économies réalisées sur la création du moule ou l'usinage sont plus importantes. La technologie de la construction par dépôts successifs offre également la possibilité de créer des structures alvéolaires et, par conséquent, d'économiser sur la matière première.
    Pour aller encore plus loin, les chercheurs travaillent actuellement à une impression 4D qui donne à l'objet dès sa fabrication des fonctionnalités précises. Ce peut être par l'utilisation d'un matériau à mémoire de forme qui, sollicité par les conditions de chaleur ou de luminosité, modifiera la configuration de l'objet. Lors de l'impression, l'inclusion dans le produit de composants  électroniques donnera immédiatement à ce dernier une capacité de connexion.

    Un dispositif juridique suffisant

    Le risque principal de la technologie des impressions en 3D a d'ores et déjà été identifié tant par les grandes marques que par les créateurs et certaines administrations, notamment les douanes : il s'agit de la contrefaçon. La grande prudence de la poste, déjà évoquée, se justifie par la facilité théorique de reproduction d'objets de tous types.
    Le problème qui se pose est principalement celui de la propriété intellectuelle. plus que d'objets, on parle de fichiers servant à créer des objets. a l'analyse cependant, il apparaît que si la technologie est nouvelle, la question est déjà traitée dans notre législation pour d'autres formes de duplication et de copie. Comme la reproduction en deux dimensions, la création d'objets en trois dimensions est régie par le droit au nom, le droit des marques et celui des brevets.
    En conséquence, il ne semble pas nécessaire de légiférer spécifiquement pour la 3D. En revanche, il faut vraisemblablement s'attendre à un contentieux en hausse tant il semble évident que des délinquants astucieux tenteront rapidement, notamment par le biais d'internet, de vendre des objets copiés ou contrefaits. Le marché florissant des figurines de héros de BD ou de film, par exemple,  se prête déjà à ce genre de détournements. Lorsqu'il s'agira de pièces détachées pour l'automobile, l'électroménager ou le bâtiment, les risques pour la sécurité publique seront bien réels.
    Pour autant, les activités délinquantes utilisant la technologie de l'impression 3D ne se limiteront pas aux atteintes à la propriété intellectuelle. Les médias ont donné un large écho à la mise en ligne des fichiers permettant de construire une arme à feu. L'intérêt réside dans le fait de produire une arme qui ne ressemble pas à un pistolet classique et qui, sans pièce métallique, peut passer un contrôle par détecteurs de métaux. Si des munitions parviennent à être produites selon les mêmes critères, il y a un risque notamment en matière de sécurité aérienne mais aussi pour l'ensemble des enceintes sensibles nécessitant une sécurité importante. Enfin, notons que la possibilité d'inclure dans la matière utilisée pour l'impression des substances stupéfiantes ouvre a priori aux trafiquants de nouvelles possibilités pour l'exportation de leurs produits.
    Néanmoins, s'agissant des armes comme des stupéfiants, l'arsenal juridique existant suffit et il n'est nul besoin de nouvelles incriminations.
    La technologie de l'impression 3D offre à l'imagination des entrepreneurs, des créateurs et des délinquants des perspectives inédites.

    Dans un domaine en évolution rapide, il importe d'être attentif à toutes les déviances potentielles. Pour autant, il convient également d'être imaginatif pour saisir toutes les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter aux services de prévention et de répression de la délinquance.

    Source : Revue de la gendarmerie nationale n°249


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  • Le-phishing
     
    Le phishing est une technique frauduleuse utilisée par les pirates informatiques pour récupérer des informations (généralement bancaires) auprès d'internautes.

    Le mail (rédigé en langue anglaise ou française) usurpe l'identité d'une entreprise (banque, site de commerce électronique, etc.) et invite les internautes à se connecter en ligne par le biais d'un lien hypertexte. Il leurs est demandé de mettre à jour des informations les concernant sur un site Web factice, copie conforme du site original, en prétextant par exemple une mise à jour du service, une intervention du support technique, etc.

    Dans la mesure où les adresses électroniques sont collectées au hasard sur Internet, le message a généralement peu de chance d’aboutir puisque l'internaute n'est peut être pas client de la banque dont semble provenir le courriel. Mais sur la quantité des messages envoyés, il arrive que le destinataire soit effectivement client de cet organisme.

    Ainsi, par le biais du formulaire, les pirates réussissent à obtenir les identifiants et mots de passe des internautes, leurs données personnelles ou bancaires (numéro de client, numéro de compte en banque, etc.).

    Grâce à ces données les pirates sont capables de transférer directement l'argent sur un autre compte.

    Comment se protéger du phishing ?

    • ne cliquez pas directement sur le lien contenu dans le mail, mais ouvrez votre navigateur et saisissez vous-même l'adresse URL d'accès au service.
    • méfiez-vous des formulaires demandant des informations bancaires. Il est en effet rare (voire impossible) qu'une banque vous demande des renseignements aussi importants par un simple courrier électronique. Dans le doute, contactez directement votre agence par téléphone.
    • assurez-vous, lorsque vous saisissez des informations sensibles, que le navigateur est en mode sécurisé, c'est-à-dire que l'adresse dans la barre du navigateur commence par https et qu'un petit cadenas est affiché dans la barre d'état au bas de votre navigateur.

    Source : SIRPA Gendarmerie


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