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    ERGM

    " Il n’est de richesse que d’hommes " Cette maxime, bien que vieille de plus de trois siècles constitue en fait, un leitmotiv, une ligne de conduite pérenne pour la Gendarmerie Royale dans sa politique de formation de ses hommes.

    Aussi, depuis sa création au lendemain de l’indépendance, n’a-t-elle cessé d’investir dans l’Homme, dont elle a fait sa valeur la plus sûre.

    Cette mission, très lourde à assumer, mais combien noble dans sa portée, est confiée à l’Ecole Royale de Gendarmerie Marrakech.

    Institution rattachée directement, dans la hiérarchie de l’Arme, au Commandant de la Gendarmerie Royale, elle est actuellement installée, et ce depuis 1967, à Marrakech, après avoir été successivement basée à Sefrou et à Meknes.

    Durant son existence, cette institution n’a pas cessé d’évoluer : elle a connu plusieurs réajustements, extensions et créations.

    Pour mieux rapprocher le lecteur de l’Ecole Royale de Gendarmerie Marrakech, il sera examiné successivement la formation des officiers, puis celle des sous-officiers et ce, à travers les quatre grandes composantes de cette institution, à savoir :

    • le commandement de l’Ecole Royale de Gendarmerie Marrakech
    • la formation des officiers de Gendarmerie
    • la formation des sous-officiers
    • le centre d’instruction de Benguérir et le centre de perfectionnement.

    Le commandement de l’Ecole Royale de Gendarmerie Marrakech

    L’E.R.G.M. est commandée par un officier supérieur de Gendarmerie ayant les attributions de chef de corps, nommé par décision du Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées Royales, et dont l’autorité s’exerce sur l’ensemble du personnel.

    Le directeur de l’E.R.G.M. dispose de services administratifs et techniques chargés de la logistique, de la conception des programmes d’instruction et de leur bonne application.

    La formation des officiers

    L’Ecole supérieure d’application des officiers (E.S.A.) Haut lieu de la coopération afroafricaine, et ayant formé jusqu’à 130 officiers de Gendarmerie de onze pays frères et amis, cette institution a vu le jour dès 1974.

    Après plus de 25 ans d’existence, l’E.S.A. est en passe de devenir le dépositaire d'un véritable savoir-faire en matière d’enseignement et de formation au sein de la Gendarmerie Royale.

    Faisant appel à la fois à la culture d’éminents professeurs universitaires et aux connaissances théoriques et pratiques, ainsi qu'à l’expérience, d’officiers de l’Arme, cette école s’est fixé comme objectif majeur de doter, au terme de sa formation - qui dure une année scolaire - l’officier d’un savoir-faire à même de le rendre parfaitement à l’aise dans ses responsabilités futures.

    Formation des officiers issus des rangs

    Ce stage s’inscrit dans le cadre de la formation continue des officiers de l’Arme et vise les objectifs suivants :

    • amélioration de leur niveau de culture générale
    • acquisition de nouvelles connaissances afférentes aux changements et mutations que connaît la société, qu’ils soient d’ordre technique ou aient trait à l’environnement ou au respect des droits de l’Homme.
    • revalorisation de l’officier nouvellement promu, visant une mise à niveau avec les officiers issus de l’Académie Royale Militaire.

    La formation des sous-officiers

    Constituée exclusivement d’officiers et de sous-officiers, la Gendarmerie Royale accorde une attention toute particulière à la formation de cette dernière catégorie de son personnel. De la formation initiale au B.S.G., en passant par le diplôme d’O.P.J., la réussite de la carrière du sous-officier est conditionnée par une série de stages auxquels le gendarme, le Mdlchef ou l’adjudant doit satisfaire.

    Le recrutement

    Considérant la multiplicité et la complexité des missions dévolues au gendarme, le recrutement de ce dernier se trouve normalement soumis à des critères très stricts de niveau d’instruction, de moralité et de santé physique.

    Jeunes Marocains, bacheliers au minimum (toutes options confondues), les candidats sont tout d’abord soumis à une sélection sur dossier avant de passer un concours d’entrée. Après leur admission, les élèves gendarmes doivent s’engager à servir dans la Gendarmerie Royale pendant huit ans à compter de la date de leur nomination en qualité de gendarme.

    Ce contrat peut être résilié par décision du commandant de la Gendarmerie Royale pour cas d’indiscipline ou pour tout acte que le commandant de la Gendarmerie Royale estimera préjudiciable au renom de l’Arme.

    Organisation des études

    Le cycle d’étude de l’élève gendarme est étalé sur deux ans, la première année étant essentiellement consacrée à la formation militaire, qui se déroule au C.I.G.R. de Benguérir, et la deuxième à la formation professionnelle, qui se déroule à l’E.F.Q.G.R., à Marrakech. Ce qui nous amène à faire connaissance avec ces deux établissements :

    Le centre d’instruction de Benguérir (C.I.G.R.) : créé initialement à Fès (Sefrou) en  1958, il a été transféré à  Meknes pour s’installer enfin à Marrakech, en 1967. Sa vocation principale est actuellement la formation professionnelle des élèves gendarmes. Pour ce faire, il ne cesse de faire appel aux moyens pédagogiques les plus efficients et les plus adaptés à notre réalité marocaine. Ne parle-t-on pas de la "ruralité" de la Gendarmerie ?

    Cette constance du service de la Gendarmerie, conjuguée - comme précisé plus haut - avec la grande diversité des domaines de son intervention, imposent inévitablement aux tenants de la destinée de cette institution de revoir sans cesse aussi bien la méthodologie de travail adoptée que les matières enseignées. L’objectif final étant la préparation et la formation des gendarmes, agents de la force publique et agents de la police judiciaire pouvant exercer dès leur sortie de cette école.

    Ainsi, les programmes des retenus embrassent des domaines de connaissance aussi larges que diversifiés allant de l’enseignement des langues à la protection de l’environnement, en passant par les droits de l’Homme ou du droit humanitaire international.

    Le Centre de perfectionnement : L’inconstance de notre époque et la rapidité de remise en cause des valeurs d’une génération à une autre nous amènent à accorder une attention toute particulière à la formation continue de notre personnel. Ainsi, le cadre sousofficier se voit suivi et pris en charge pour son recyclage et pour son perfectionnement tout au long de sa carrière. C’est la mission assignée au Centre de Perfectionnement de la Gendarmerie (C.P.).

    Créé en 1975, le C.P. organise les cours par correspondance au profit des gradés et gendarmes, candidats au diplôme d’Officier de Police Judiciaire (O.P.J.) ou au Brevet Supérieur de la Gendarmerie Royale (B.S.G.), ce qui leur permet d’accéder au grade supérieur ou de commander une brigade.

    Après une année de cours par correspondance, le candidat sélectionné suite à un test conséquent suit une formation de quinze semaines.

    Les cours ont pour but essentiel :

    • d’améliorer la culture générale des gradés et gendarmes
    • de parfaire leurs connaissances techniques en matière de police judiciaire, administrative, scientifique et technique
    • de valoriser leurs compétences au commandement d’une brigade.

    Le Centre organise, par ailleurs, des stages pour la formation de spécialistes dans diverses techniques (balistique, graphologie et autres techniques d’identification.)

    Enfin, il est intéressant de signaler la mise en service, en 1999, d’une école d’intervention professionnelle (E.I.P.), une unité pédagogique par excellence, dont le rôle est d’optimiser la formation en mettant les élèves gendarmes et les stagiaires en situation concrète, très proche de la réalité du terrain.

    Cette structure est appelée à devenir, dans un avenir très proche, un centre pour techniciens en identification criminelle, dont la mission première est de pourvoir les brigades en "spécialistes" de scènes de crime.

    Conclusion

    Consciente d’être impliquée au premier chef au niveau de l’efficacité de l’Arme, l’E.R.G.M. s’efforce de maintenir très haut le prestige de la Gendarmerie Royale en fournissant aux unités un personnel qualifié à même de remplir les nombreuses missions qui lui incombent, fidèle à notre devise sacrée : Dieu - Patrie - Roi.

     

    Source : La revue de la Gendarmerie Royale, N°3, Octobre 2003


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    CF

    A l’heure des changements profonds qui s’opèrent au sein des sociétés, il s’avère, de plus en plus, que la formation est le chemin du progrès.

    Celle-ci commence, dans la Gendarmerie Royale, dès le recrutement, et se poursuit tout au long de la carrière militaire.

    Perfectionner consiste à rendre meilleur, à acquérir des qualités, à les améliorer et à les parfaire. C’est ce qui constitue la mission du Centre de Perfectionnement de l’Ecole Royale de Gendarmerie Marrakech, au profit des gendarmes et gradés candidats aux diplômes d’officier de police judiciaire (O.P.J.) et de brevet supérieur de la Gendarmerie (B.S.G.).

    Sa création, en 1975, fut décidée dans un contexte particulier. En effet, une année auparavant, deux textes importants furent adoptés. Il s’agit, d’une part, du Dahir fixant la nouvelle organisation judiciaire du Royaume, qui consacre le principe de rapprochement de la justice des justiciables ; et d’autre part, du Dahir sur l’organisation et les attributions des juridictions communales et d’arrondissements. Dès lors, la formation de l’homme en charge de l’application des textes de lois doit accompagner cette importante évolution.

    Quelles sont donc les conditions requises pour les candidats aux stages et quels sont le contenu et les objectifs de ceux-ci ?

    Les conditions requises

    Tout le personnel sous-officier de la Gendarmerie Royale peut prétendre aux stages organisés au centre de perfectionnement, sous réserve de satisfaire à certaines conditions. Pour le stage d’officier de police judiciaire, le candidat doit être titulaire du certificat de qualification, avoir au moins cinq ans d’ancienneté dans le grade de Mdl-Gendarme et avoir suivi pendant une année, dans son unité, une formation préparatoire sous le contrôle de ses supérieurs hiérarchiques. Quant au stage de brevet supérieur de Gendarmerie, il concerne les gradés déjà détenteurs du diplôme d’O.P.J. Ils doivent avoir au minimum deux ans d’ancienneté dans le grade, suivre une formation préparatoire pendant une année et satisfaire au test sélectif organisé au niveau de l’Ecole Royale de Gendarmerie Marrakech.

    Chaque stage dure quinze semaines d’instruction, pendant lesquelles les stagiaires suivent les cours et subissent des tests de contrôle. Aussi, en fin de stage, sont-ils soumis à un examen final sous le contrôle d’une commission désignée par le Commandement de la Gendarmerie Royale.

    Les candidats qui obtiennent une moyenne supérieure à 12/20, sont déclarés admis par la commission. Ils acquièrent le diplôme correspondant à leur qualification. Par contre, ceux qui échouent sont autorisés, sur leur demande, à se présenter à l'examen suivant en tant que candidats libres.

    Le contenu des programmes

    Les cours dispensés aux stagiaires sont axés principalement sur la formation professionnelle. C’est ainsi que le cours des officiers de police judiciaire vise la formation d’enquêteurs qualifiés. Tandis que celui du brevet supérieur est plutôt orienté vers la formation de futurs chefs qui seront appelés, ultérieurement, à commander des hommes, à les instruire, à être les correspondants des diverses autorités placées à leur niveau et à prendre en charge les enquêtes difficiles.

    En somme, les deux programmes d’instruction, O.P.J. et B.S.G., s’articulent autour des thèmes suivants :

    • l’initiation aux sciences humaines et sociales. Les sujets enseignés traitent des droits de l’Homme, de l’éthique, de la sociologie et des techniques de communication ;
    • la police judiciaire. Les cours enseignés concernent tous les actes de procédure, la police technique, la médecine légale et la criminologie ;
    • la police administrative. Elle concerne la police générale et la police spéciale. La formation juridique, support de toutes les autres matières, est concentrée sur le droit pénal général, la procédure pénale et le droit pénal spécial.

    Enfin, les stages sont renforcés par des conférences animées par des officiers, des cadres et des enseignants civils. Elles traitent de sujets inhérents au service de la Gendarmerie Royale.

    Les objectifs de l’instruction

    La formation est ciblée sur le rôle du militaire de la Gendarmerie Royale au service des citoyens : il veille à la prévention, met en exécution les ordonnances judiciaires, reçoit les plaintes et les dénonciations, assiste les personnes en danger et recourt à la répression lorsque celle-ci s’avère l’ultime solution.

    Par ailleurs, le titulaire du diplôme d’officier de police judiciaire exerce des attributions qui lui sont dévolues par le code de procédure pénale. Ce qui lui permet de constater les crimes et les délits, de prendre des mesures de garde à vue, de procéder à des fouilles, à des perquisitions et saisies. A ce niveau, il conviendrait de signaler que la police judiciaire s’exerce, conformément aux dispositions du même code, sous la direction du Procureur du Roi et sous le contrôle du Procureur Général du Roi. De même, en application des prescriptions du code pénal, les militaires de l’arme sont responsables de leurs actes lors de l’exercice de leur devoir.

    Dans l’action de la police administrative, le personnel joue un rôle déterminant, car il doit prévenir tout ce qui est contraire à l’ordre public, porter secours aux blessés lors des incidents et accidents, veiller à la tranquillité des citoyens et contribuer à la protection de l’environnement.

    Quant aux gradés détenteurs du B.S.G, ils sont, en plus des missions indiquées, destinés à passer du stade d’exécutants à celui de chefs avec toutes les attributions et les obligations qui en découlent.

    En conclusion, durant les trois dernières années, le centre de perfectionnement a formé près de 1500 stagiaires devenus officiers de police judiciaires et près de 1100 gradés détenteurs du brevet supérieur de Gendarmerie.

    Victor HUGO ne disait-il pas que : "La beauté de toute chose ici-bas, c’est de pouvoir se perfectionner".

     

    Source : La revue de la Gendarmerie Royale, N°4, Janvier 2004


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